Géographiquement implanté au pôle nord, le continent Antarctique est une région glaciaire de grand froid. L’excentricité de cette partie de la terre suscite depuis des années de nombreuses curiosités au sein de la communauté scientifique. Les expériences menées ont prouvé que malgré la présence de glaciaires sur ce continent, celui-ci abrite de nombreux lacs. En raison de leur enfouissement sous des blocs de glace, certains de ces lacs sont isolés. Souhaitez-vous les découvrir ? Zoom sur les lacs isolés de l’Antarctique.
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Le lac Vanda, un lac salé subglaciaire dans l’Antarctique
Une croisière antarctique sans une visite du lac Vanda laisse un goût d’inachevé. Il s’agit d’un lac salé basé dans la vallée glaciaire des monts Trans antarctiques dans le Wright. Sa longueur s’étend sur 5 km avec une profondeur atteignant approximativement 69 m.
La Vanda Station a été pendant longtemps l’un des attraits de la côte du lac Vanda. Elle a été érigée par la Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, à l’estuaire de l’Onyx, une station météorologique est dressée. Dans cette même zone, se trouve une rivière éponyme qui est la plus longue du continent.
Lac Vostok, le plus important lac de la calotte glaciaire Antarctique.
Aperçu par satellite, le lac Vostok immergé sous une couche de glace, se présente superbement sur l’étendue du continent Antarctique. Dans sa globalité, il est long de 250 kilomètres et large de 50 km. Il s’étend sur 15 690 km2 avec une profondeur moyenne de 344 m. Son débit capacitaire s’estime à 5 400 km3.
Comparé au lac Ontario, le lac isolé Vostok a des dimensions plus réduites. Toutefois, son volume est égal au triple du lac Ontario. Sous l’eau, le lac est subdivisé en deux bassins joints par un col. Le flux géothermique et la pression permettent aux eaux du lac de garder leur état liquide.
Le lac Ellsworth, une zone d’habitation biologique exceptionnelle
Depuis sa découverte, il a été constaté que le lac sous-glaciaire isolé Ellsworth a des possibilités d’abriter des vies biologiques. Plusieurs expériences scientifiques viennent appuyer cette thèse. Dans cet espace isolé des Antarctiques, les organismes biologiques vivants doivent cependant s’adapter à certaines exigences. Il s’agit :
- De l’élévation de la pression d’eau ;
- Du confinement de l’atmosphère ;
- De l’absence de lumière ;
- Ou encore du manque d’éléments nutritionnels.
En dépit de ces conditions hostiles, les eaux du lac isolé Ellsworth constituent un repère exceptionnel pour les habitations biologiques.
Le lac Sovetskaïa, le premier sous-glaciaire de l’Antarctique
En dessous de l’inlandsis antarctique, se dresse majestueusement le lac Sovetskaïa. Il s’étend sur une partie du continent blanc et de la Géorgie du Sud. Sa découverte en 1970 est rendue facile par l’utilisation de la technique de sondage par ondes radio.
Il est situé à proximité du lac Vostok et du centre d’investigation scientifique de Sovetskaïa. Ce lac subglaciaire couvre une superficie de 1 600 km2. À l’état liquide, le lac isolé Sovetskaïa est plongé à 4 200 m sous glace. L’eau a une température proche de – 2 °C.
Le lac Whillans, un cadre expérimental de la vie sur l’Antarctique
Sur la pente de la plateforme de Ross, se situe en dessous de 700 m de glace, le lac subglaciaire Whillans. À intervalles réguliers de trois ans, ce lac s’emplit et se désemplit de ses eaux. Au cours des expériences menées sur ce lac isolé du continent Antarctique, il a été découvert plusieurs organismes vivants.
Le lac Whillans a une relative genèse (environ 10 ans d’existence). Sa profondeur n’est guère importante : seulement 1,5 m. La température de l’eau est de – 0,5° et est riche en carbone organique. Il est noté également la présence en infirme quantité d’oxygène provenant de la fonte des glaciers.
Le lac Whillans abrite une importante population de baleines à bosse, d’éléphants de mer, et d’oiseaux marins. Plus d’une dizaine d’espèces d’archéobactéries chimiolithotrophes sont aussi détectées sur le lac.
Le lac Don Juan, un bassin azoïque salin sur l’Antarctique
Sur le lac Don Juan, il n’y a pas de présence d’animaux aquatiques. Il n’y a également pas de traces d’algues ni d’autotrophes sur ce lac isolé. Situé à l’Est de l’Antarctique, dans la contrée du Victoria Land, le lac Don Juan encore appelé Juan Pond est un bassin d’eau salé à l’excès.
Les températures peuvent y dégringoler jusqu’à – 53 °C. Le lac Don Juan s’étend sur un espace de 3 hectares. Sa longueur optimale est de 300 m avec une largeur de 100 m. Le lac descend à une profondeur de 0,1 m avec un débit d’eau approximatif de 3 000 m3.
L’importante particularité du lac Dupond est sa forte teneur en chlorure de sodium. En effet, la moyenne de sel contenue dans les océans est de 3,5 %. La quantité de sel contenue par contre dans le lac Don Juan dépasse largement cette moyenne et atteint 41 %.
En raison de cette forte concentration de sel, ce lac est le seul de l’Antarctique à résister aux affres de la neige. Les ions fréquemment rencontrés dans ces eaux sont les chlorures et le calcium. Le lac Don Juan est au rang des étendues d’eau à fort taux de salinité du monde avec les lacs Kara-Bogaz-Gol, Vanda, Assal et la mer Morte.